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Date
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Sun, 22 Apr 2001 13:23:36 +0200
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Subject
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globe_l: Compte-rendu de la journee d'action du 20 avril a Québec
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
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Sommet des Amériques :
*LE CARNAVAL CONTRE LE CAPITALISME EST UN FRANC SUCCÈS!*
*DÉBANDADE EMBARASSANTE DE L'OPÉRATION ULTRASÉCURITAIRE!*
*VAGUE D'ARRESTATIONS*
Québec, le 20 avril 2001. Contre toute attente, la plus importante
opération de sécurité de l'histoire du Canada accompagnée d'une vaste
campagne d'intimidation, s'est révélée impuissante à étouffer
l'opposition de rue au Sommet des Amériques!!!
Malgré leurs 6500 flics (incluant 1500 affectés à l'anti-émeute),
leurs 1200 militaires, leurs dépenses d'au moins 70 millions $ en
mesures de sécurité, il n'aura fallut qu'un seul manifestant bien
déterminé, épaulé par une poignée de camarades, pour faire chuter un
pan complet de la clôture sur la rue René Lévesque!!! Depuis le
milieu de l'après-midi, la clôture de 4 km qui ceinture le périmètre
de sécurité a été attaquée sur quatre fronts, soit sur le boulevard
René-Lévesque, la côte d'Abraham, la rue Dufrain et la Grande Allée.
C'est ainsi plus de 100 mètres de distance de la clôture furent
abattus par les opposantEs à quelques pas du Centre des congrès.
Sur la rue Dufrain, des manifestantEs réussirent à provoquer
l'écroulement d'une portion de la clôture à l'aide de cordes mais
décidèrent de ne pas pénétrer dans le périmètre vue leur manque
d'équipement pour affronter des forces policières armées jusqu'aux
dents. Environs 300 protestataires se sont relayéEs pour lancer des
vagues d'assauts contre les lignes de l'escouade anti-émeute. Des
projectiles, surtout légers, mais incluant aussi d'occasionnels
cocktails Molotov, furent lancés contre les escouades anti-émeute de
la SQ (Sûreté du Québec). Des stations de radio telles que CHRC et
CHOI ont permit de suivre à la minute près le déroulement des
manifestations de la journée.
Devant tant de grabuge, la cérémonie officielle d'ouverture du Sommet
des Amériques, qui devait débuter à 18h30 , a dû être retardée d'au
moins une heure!! D'autres activités prévues dans le cadre du Sommet,
telle que la rencontre entre le premier ministre canadien Jean
Chrétien et le président du Chili Ricardo Lagos, ont été carrément
annulées. Les nuages de gaz lacrymogènes ont enveloppés la
haute-ville, empoisonnant les dignitaires et obligeant les autorités
à verrouiller et sceller les édifices où se déroulent les travaux du
Sommet, de même qu'à interdire l'accès au périmètre à tout véhicule.
Sur l'heure du souper, les journalistes accrédités étaient devenus
carrément prisonnierEs du Centre des congrès, où se déroule le Sommet
des Amériques, les policiers leur refusant l'accès à l'extérieur,
donc, à leur salle de presse. En effet, vue la débandade complète de
l'opération ultrasécuritaire, il est clair que les flics et le
gouvernement n'ont pas du tout intérêt à ce que ces événements
puissent être rapportés à temps pour les dates de tombées des
bulletins d'information des grands réseaux de télévision.
Sur l'heure du souper, l'exaspération des journalistes est à point
tel qu'ils ont tenus une manif improvisée, à l'intérieur du périmètre
de sécurité, en bloquant temporairement un convoi de véhicules de la
GRC (Gendarmerie Royale du Canada)! Parallèlement à cela, plusieurs
véhicules des réseaux de télévision furent aussi vandalisés par des
manifestantEs et un journaliste de TVA a été blessé à la tête par le
jet d'une bouteille.
Déroulement du Carnaval contre le capitalisme
Environs 5000 personnes étaient présentes au rendez-vous, à
l'Université Laval, à Sainte-Foy, sur l'heure du midi, pour
participer au Carnaval contre le capitalisme organisé conjointement
par la CLAC (Convergence des Luttes Anti-Capitalisme), de Montréal,
et la CASA (Comité d'Accueil du Sommet des Amériques), de Québec. La
CLAC et la CASA sont des organisations à tendance anti-autoritaires
favorables à la diversité des tactiques. Ainsi, la journée d'action
du 20 avril a prévu trois différentes zones verte-jaune-rouge, selon
le degré de risque des actions (vert étant les manifs à risque
minimal, jaune à risques à niveau intermédiaire, rouge à hauts
risques).
La foule était très diversifiée, comprenant à la fois des jeunes et
des moins jeunes, des anarchistes parfois bien équipés (casques,
boucliers, masque à gaz, etc.) parfois non, des maoïstes avec leurs
drapeaux rouge, des contestataires sans allégeance politique définis,
des étudiantEs, un groupe de cheer-leaders radicales, etc. Les
éléments combatifs, toutes tendances confondus sont estimés à 200,
300 personnes. Parmi les attractions les plus populaires du Carnaval,
mentionnons une magnifique catapulte (grandeur nature!). Pour vous
donner une idée de la grosseur de la foule, celle-ci s'allongeait sur
distance de 15 coins de rues.
Aussi présent sur les lieux, le GOMM (Groupe Opposé à la
Mondialisation des Marchés), une coalition d'associations étudiantes
et de syndicats apparemment sous l'influence du PDS (Parti de la
Démocratie Socialiste, ex-NPD-Québec). Peu après le départ de la
marche, les militantEs du GOMM ont tentéEs de détourner le Carnaval
pour lui imposer leur propre parcours, une tentative qui a finalement
échouée lorsque les activistes de la CLAC et de la CASA ont découvert
le coup fourré, donnant ainsi lieu à une confrontation verbale qui
aurait pu, mais n'a pas, dégénérée en bagarre.
Sur la route, la présence policière se limite à diriger le trafic.
Des manifestantEs s'en sont parfois prit aux autopatrouilles : un
activiste a été vu en train de dégonfler un pneu, un autre véhicule
policier a été décoré d'un graffiti (" fuck you ", classique, mais
efficace). L'incident le plus sérieux a été lorsqu'un flic a reçut un
coup de poing en pleine sale gueule par ce qui semblait être un
anarchiste cagoulé, vers 15h00. Le flic a sorti son arme à feu mais
ne l'a pas dégainée, lorsqu'il s'est aperçut que la scène faisait
l'objet de l'attention de photographes.
À un moment au cours de la marche, les participantes se sont vus
offrir la possibilité de soit tourner à gauche pour se rendre à
l'îlot Fleuri, pour une fête de rue avec DJ (zone verte), ou encore
continuer tout droit sur René-Lévesque pour aller manifester devant
le périmètre (zone jaune). Quant aux zones rouges, elles n'avaient
pas d'endroits précis, mais on pouvait supposer que les actions
rouges se dérouleraient à l'intérieur de la zone jaune. La majorité
des participantEs, environs 4000 personnes, ont optées pour continuer
jusqu'au périmètre.
Rendu là, un manifestant est monté sur la clôture, sur René-Lévesque,
et s'est mit à la faire balancer. Avec l'aide d'une poignée d'autres
camarades, un pan entier de la clôture a foutue le camps dans le
temps de le dire sous les hurlements triomphalistes de la foule en
délire. Il est environ 15h30. Une trentaine de flics anti-émeute sont
présents de l'autre côté et répliquent en tirant des grenades
lacrymogènes, qui sont aussitôt relancés dans leur direction.
D'ailleurs, le vent pousse dans la direction de la flicaille,
limitant ainsi l'efficacité de leurs gaz. Des manifestantEs pénètrent
à l'intérieur du périmètre sur une distance d'environs dix mètres et
sont suivis par la catapulte qui bombardent l'escouade anti-émeute
d'oursons en peluche!!!
Durant environ une heure et demi, des projectiles surtout légers,
mais aussi quelques pavés, volent en direction des flics, qui eux,
font parfois semblant de charger la foule, provoquant certains
mouvements de panique, mais s'arrêtent pas loin. La stratégie
policière consiste essentiellement à regagner mètre par mètre le
territoire aux mains du Carnaval.
Un des événements les plus déterminants sera l'apparition de deux
monstrueux camions équipés de canons à eau. Il s'agit de véhicules
gigantesques que l'ont retrouvent habituellement sur les aéroports et
sur lesquels le mot " POLICE " a été inscrit en grosses lettres. Les
deux mastodontes se sont mis à avancés parmi les manifestantEs et,
après un court moment d'hésitation incrédule, la réplique ne s'est
pas fait attendre.
Un manifestant a commencé par installer une banderole sur le canon,
situé au devant du véhicule. Puis, d'autres protestataires se sont
mis à assaillir le camion de coups de bâtons. La fenêtre côté
conducteur a rapidement été fracassée, ce qui entraîné
automatiquement l'envoi d'un puissant jet d'eau en direction de la
foule. Encore là, ce fut la débandade totale pour la SQ, les
mastodontes ont fuit honteusement sous les huées hostiles aussi vite
qu'ils étaient apparut. Hourra!
Fête populaire sur la rue Saint-Jean
À un coin de rue au sud du champs de bataille se déroulait une fête
populaire organisée par le Comité Populaire Saint-Jean Baptiste.
Débutant à midi, avec la présence de quelques centaines de personnes
sur place, l'affluence a grossit pour atteindre pour atteindre
plusieurs milliers de personnes répandues sur une distance de 9 coins
de rue dans le courant de l'après-midi.
De nombreux commerces décorèrent leurs vitrines avec des posters
annonçant la création d'une " Zone de Libre-Expression ". Quant à la
clôture, elle fut aussi décorée de toute de pancartes, tissus
colorés, au point où il restait peu d'espace où accrocher des trucs
dessus. Plusieurs messages à la craie furent inscrits un peu partout
sur les trottoirs et des pierres tombales signifiant la mort (?) de
la liberté d'expression était disposée à plusieurs endroits.
Vers 15h00, le Collectif de résistance ludique a organisée une action
rigolotte consistant à lancer trois tonnes de rouleaux de papier de
toilettes au-dessus de la clôture à l'intérieur du périmètre de
sécurité, afin de permettre aux dignitaires du Sommet des Amériques
de ramasser toute la marde qu'ils vont faire avec leur ZLÉA. Certains
flics, visiblement blasés, ont répliqués en relançant quelques
rouleaux aux participantEs à la fête populaire.
Bien que la présence policière sur la rue Saint-Jean est demeurée
quasiment inexistante tout le long de l'après-midi, les responsables
du Comité conseillèrent aux parents accompagnant leurs enfants de
commencer à quitter les lieux. C'est que le vent risquait de
repousser les vapeurs de lacrymos dans la zone verte et ainsi
incommoder les personnes en bas âges. À ce moment-là, un gros nuage
de lacrymos était visible à partir de la rue Saint-jean. D'ailleurs,
plusieurs combattantEs usèrent de la zone verte comme une aire de
repos, relaxant une demi-heure le temps de reprendre pour retourner
sur le front pour résister aux flics.
Répression
C'est peu après cette annonce qu'une équipe de cinq agents en civil
déguisés en manifestants procédèrent à l'arrestation, qui ressemblait
en fait à un kidnapping, de l'organisateur le plus connu, et le plus
criminalisé de la CLAC, Jaggi Singh. Les gros porcs lui ont sautés
dessus sans aucun avertissement en frappant Jaggi juste en face des
locaux du Comité populaire Saint-Jean Baptiste devant des dizaines de
témoins. Une poignée de camarades eurent le réflexe de lui venir en
aide, frappant les flics et tentant de libérer Jaggi de leurs sales
pattes. Débordés, les agents crièrent qu'ils étaient de la police et
sortirent de leurs manteaux des matraque télécospique en menaçant
physiquement les camarades impliqués dans la mêlée.
Les agents créèrent un effet de surprise dont ils profitèrent pour
prendre la fuite, avec leur prisonnier qu'ils jetèrent brutalement à
l'intérieur de leur véhicule banalisé, qui lui fut la cible de
plusieurs projectiles avant de disparaître définitivement de la rue
Saint-Jean. Il s'en fallut de peu pour que les camarades parviennent
à libérer Jaggi, tout ce qu'il manquait c'était davantage de monde
pour jouer des bras avec cette bande de brutes.
Lors d'une conférence de presse, les flics présentèrent Jaggi Singh
comme étant un " leader du Black Bloc ", ce qui est évidemment un
grossier mensonge. Il est à craindre que Jaggi connaissent des
difficultés pour être sa remise liberté, puisqu'il fait déjà l'objet
de sévères conditions suite à son arrestation lors de la
manifestation du 23 octobre 2000, à Montréal, contre la réunion du
G-20.
Ces conditions lui stipule qu'en cas d'arrestation dans le futur il
devra débourser pas moins de 4000$ (soit 1000$ pour chacune de ses
accusations) pour être remis en liberté. De plus, une camarade
s'était portée garante de la bonne conduite de Jaggi en signant un
engagement lui contraignant de payer 1000$ en cas de non-respect de
ses conditions. (plus d'info sur ce cas particulier suivra bientôt).
Lors de leur point de presse, les flics ont aussi précisés qu'ils en
étaient rendus à 24 arrestations ( ce nombre a grimpé à 28 au moment
d'écrire ces lignes). Ce chiffre comprend l'arrestation de deux
personnes à l'intérieur d'une automobile en matinée, à Sainte-Foy.
Les flics prétendent avoir saisit dans le véhicule des tiges de
métal, des casques, des balles de granit, des batteries, etc. L'un
des individus est accusé de " complot ", tandis que l'autre a été
libéré par la police sans aucunes accusations.
En fin de journée, les flics revendiquaient cinq blessés dans leurs
rangs. Du côté des manifestantEs, nous avons connaissance de quatre
cas de blesséEs, ce qui n'incluent pas les personnes affectées par
les effets des gaz. Cela comprend une personne ayant reçut six points
de souture sur la tête et un cas d'hémorragie sérieuse.
La répression a été dénoncée par la CLAC et la CASA au cours d'un
point de presse, de même que par la coalition non-violente OQP-2001
(Opération Québec-Printemps), qui revendiqua elle aussi la libération
immédiate de toutes les personnes arrêtées par le biais d'un
communiqué. Ce n'est pas une surprise qu'on ne puisse en dire des
dirigeantEs collabos-réformistes du Sommet des peuples, qui se sont
empressés de dénoncer la " violence " à la fois des flics et des
opposantEs, qu'ils et elles ont mit sur un même pied d'égalité.
Françoise David, la présidente de la FFQ (Fédération des Femmes du
Québec) et Claudette Charbonneau, la vice-présidente de la centrale
CSN (Confédération des Syndicats Nationaux) pointèrent du doigt " un
très petit groupe bien organisé depuis longtemps " comme étant à
l'origine des troubles alors que leur teach-in sur la ZLÉA qui était
offert plus tôt dans la journée par l'Alliance continentale des
peuples n'a pas attiré un chat!
Les échauffourées entre flics et manifestantEs se sont poursuivis
jusqu'à tard en soirée alors que des vans remplis d'agents en civil
ratissent les rues à la recherche de proies à embarquer. Et pendant
ce temps, le bruit des hélicoptères de police donne un caractère de
ville assiégé à la vieille capitaleŠ
À suivre!
Bubuv, en direct de Québec
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