From
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alfas@free.fr
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Date
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Mon, 23 Apr 2001 09:58:37 +0200
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Subject
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globe_l: Le citoyennisme, stade suprême du réformisme
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----- Original Message -----
From: <potlatch@altavista.net>
To: <a-infos-fr@ainfos.ca>
Sent: Sunday, April 22, 2001 5:53 PM
Subject: (fr) Le citoyennisme, stade suprême du réformisme
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> A - I N F O S N E W S S E R V I C E
> http://www.ainfos.ca/
> ________________________________________________
>
> *********************************
> Nous ne sommes rien - soyons TOUT
> *********************************
>
> À nous, exploités, opprimés, aliénés, marchandisés
> bref prolétaires, il ne nous est jamais proposé que de
> revendiquer plus de démocratie, plus d'égalité, plus
> de droits sociaux, plus de... sans jamais toucher à la
> base de tous nos problèmes : le capitalisme comme
> système d'exploitation et rapport social entre les
> humains. Partout dans les rangs des soi-disants
> opposants à la mondialisation des marchés, ce n'est
> souvent qu'une sinistre apologie de l'économie et de
> l'état, comme chez Bové, leur vedette médiatique.
>
> Ce Walesa du roquefort qui traite les autres d'en face
> d'anti-économiques soutient que lui et ses ami-e-s
> sont les mieux placés pour faire rouler ( ! )
> l'économie... évidemment de façon durable et
> équitable. Il s'agit bien sûr d'une allégeance
> manifeste aux termes centraux de la domination
> capitaliste. Mais plus insidieuse parce que proche de
> nous, marchant à notre pas, est cette nouvelle
> tendance à l'extrême du citoyennisme respectable : il
> s'agit bien entendu de cette mouvance qui se proclame
> "anti-capitaliste", "anti-autoritaire",
> "autogestionnaire", et tutti quanti.
>
> SOUS LE NOUVEL ANTI-CAPITALISME : LE CAPITAL ! ! !
>
> À cette aile radicale qui s'y connaît en rhétorique
> anti-capitaliste et manie bien les déclarations de
> principes on serait porté à répondre : cause
> toujours, mon lapin ! En fait, ils en veulent au
> capital financier, aux corporations ; c'est le vieil
> anti-impérialisme qui revient par la porte d'en
> arrière. Le socialisme puéril d'hier s'est transformé
> en un anti-capitalisme de bon aloi assorti d'une
> exigence de démocratie totale. Toutes les séparations
> capitalistes y sont magnifiées comme autant
> d'identités réelles à sauvegarder et à promouvoir
> (sexe, âge, race, nationalité, rôles sociaux ou
> économiques, minéraux, végétaux et cosmos, la liste
> est infinie...). Cette aile turbulente brasse bien,
> timidement, la cage de leurs aînés plus respectables
> mais c'est pour les accuser, devant la galerie
> médiatique, de trahison. En outre elle agit le plus
> souvent comme troupe de choc des partis et syndicats
> qui s'en servent à leur tour comme épouvantail.
>
> Pétries de messianisme militant, toutes ces bonnes
> âmes veulent radicaliser les luttes, organiser la
> résistance voire préparer l'offensive mais la
> radicalisation et l'extension des luttes n'est pas une
> question de volonté et d'organisation militante
> (quoiqu'une certaine forme de volonté et
> d'organisation y soit nécessairement présente). Notre
> rejet de la frénésie activiste non-critique n'est pas
> un rejet de la possibilité de luttes réelles dont nous
> serions, comme tous, partie prenante à divers niveaux.
> Simplement, toute formalisation orga-nisationnelle de
> ces luttes n'est plus envisageable et c'est au sein
> même de la classe dont nous faisons partie que doit se
> trouver les lignes de rupture avec la prison
> consensuelle du Capital et le fétichisme des
> catégories économiques et sociales. L'inévitable
> assaut contre tous les dispositifs citoyens, étatiques
> et para-étatiques, devra évidemment se débarasser de
> ce dogme faisandé de la non-violence ainsi que du
> vieux fond de morale qui maquillent actuellement, au
> point de le défigurer, tout mouvement de contestation.
> Pour tendre à la production de nouveaux rapports
> sociaux, les attaques contre le capitalisme doivent
> déjà contenir une communisation de la lutte et des
> rapports qui s'en dégagent.
>
> Il n'y a plus aucun projet positif, aucune affirmation
> prolétaire possible à l'intérieur du Capital. Les
> limites même de toutes les luttes revendicatives
> (démocratisation et "humanisation" du système) posent
> plus que jamais la nécessité de l'abolition du
> capitalisme, donc du prolétariat.
>
>
> ***********************************************
> 2. Le citoyennisme, stade suprême du réformisme
> ***********************************************
>
> Après Seattle, Davos, Porto Alegre, nous revoici
> conviés à une de ces grandes messes citoyennes qui
> accompagnent chaque réunion internationale des
> gestionnaires du Capital. Ce face à face maintenant
> prévisible nous renvoie une même image des deux côtés
> de la célèbre clôture : celle d'une confrontation
> politique - la politique étant cette vieille et tenace
> illusion que l'on peut aussi bien maîtriser la
> dynamique du Capital que civiliser l'exploitation en
> démocratisant son dispositif. Dès lors, le vrai
> "périmètre de sécurité" n'est plus celui, dans lequel
> on veut nous empêcher d'entrer par un barrage de
> flics, mais bien celui dans lequel on se voit confiné
> tous les jours : l'incontournable Marché et son
> indispensable corollaire, l'État.
>
> D'un côté de la clôture policière, les forces de
> l'ordre capi-taliste triomphant sont bien connues : si
> des corporations, voire des individu-e-s, y sont
> facilement identifiables, ils ne sont évidemment que
> les gérant-e-s (que certain-e-s d'en face vou-draient
> bien remplacer) d'un système qui leur profite. Avec la
> restructuration du mode de production capitaliste,
> fondée sur la précarisation et le déracinement de
> larges secteurs du prolétariat (tiens, il n'était pas
> enterré, celui-là ?), la dérégulation actuelle est
> aussi nécessaire à la relance du Capital que l'était
> sa régulation dans "les beaux jours" de
> l'État-providence. Comme toujours, la crise économique
> est la crise du rapport social d'exploitation, car le
> Capital est avant tout un rapport social. En ce sens,
> le camp retranché des exploiteurs d'en face tient plus
> de la représentation spectaculaire des "forces du MAL"
> que d'un quartier général que les "forces du BIEN"
> devraient investir. Quant à ces forces du bien, les
> fameux citoyens-citoyennes, il s'agit de ceux et
> celles dont l'exaltant objectif est de contrôler
> démocratiquement l'économie, tous ces organismes de
> sous-traitance de l'encadrement social (CSN, FTQ, FFQ,
> CSQ, PQ et autres trous du Q, plus les groupes
> communautaires, ONG, etc.) qui, paraît-il,
> "représentent la société civile". Ils n'ont bien sûr
> que le mot "alternative" en gueule, des plus réalistes
> aux plus "radicaux" : on passe d'un capitalisme
> "humanisé" grâce au partage du temps de travail et
> autres balivernes à l'exigence d'une démocratie
> directe et totale pour le partage des "richesses"
> (entendons : des marchandises).
>
> En somme, aucune remise en question du caractère
> marchand des biens et de la force de travail qui les
> produit : PARTAGE DU TEMPS DE TRAVAIL = PARTAGE DE
> L'EXPLOITATION ; PARTAGE DES RICHESSES = PARTAGE DES
> MARCHANDISES.
>
> Le citoyennisme est donc cette idéologie qui voit dans
> le Capital une sorte de force neutre qui, gérée
> autrement, pourrait faire le bonheur de l'humanité au
> lieu de sa perte. Maintenant que seuls des déchets
> idéologiques passés réclament encore une gestion
> ouvrière du Capital, dans la trousse militante, la
> lutte des classes a fait place à la lutte
> démocratique. C'est avec cette revendication comme
> "arme" qu'on veut encadrer ladite mondialisation, tout
> cela par un renforcement de l'État avec des citoyens
> responsables comme base active de soutien.
>
> Les pseudo-solutions réalistes avancées par les
> citoyennistes apparaissent dès lors pour ce qu'elles
> sont réellement : les moyens pour le Capital de
> maintenir l'ordre des choses et de contenir, voire
> réprimer, toutes velléités de subversion des rapports
> sociaux.
>
> des libertaires - avril 2001
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