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From	"samizdat.net" <samizdat@ecn.org>
Date	Sat, 14 Apr 2001 10:03:54 +0200
Subject	globe_l: FWD: Mort dans les prisons turques

Posted-Date: Fri, 13 Apr 2001 17:18:58 +0200
Date: Wed, 11 Apr 2001 02:18:45 +0200
From: Zanzara athée <zanzara@subdimension.com>
X-Accept-Language: fr
To: zanzara@subdimension.com
Subject: Morts en prison
Status:  O

Message de : "Prisons en Turquie", envoyé par l'Anarchist Black Cross 
de Gand (Belgique)

Sujet : 2 nouveaux morts en prison
Date : 10 Avril 2001

Il y a 3 jour, au 170ème jour de grève de la faim 2 prisonniers sont 
décédés. Ils suivent de peu le premier mort qui succomba au 150ème 
jour malgré l'acharnement des autorités turques à perfuser de force 
les grévistes de la faim. Depuis l'assaut militaire contre les 
prisons en décembre 2000 qui a fait 28 morts, l'Etat a transféré des 
milliers de prisonniers dans de nouvelles prisons mais n'a pas 
affaiblit la détermination des prisonniers. Entamée contre leurs 
transferts dans des prisons de type cellulaire, craignant d'y être 
torturés, maltraités, plus de 500 prisonniers sont encore à ce jour 
en grève illimitée (jeûne à mort) et plus d'un millier en grève de 
soutien. A l'extérieur, des nombreuses familles sont aussi en grève 
de la faim. Aujourd'hui, Gulsuman Donmez, père de prisonniers, est 
mort au 147ème jour de sa grève de la faim entamée en soutien à son 
fils et sa fille, eux-même en grève de la faim

Le premier groupe de prisonniers (une centaine) est maintenant à un 
stade où ils risquent à tout moment de mourir. La plupart sont dans 
un état de santé tel que les séquelles seront irréversibles 
(paralysie, amnésie, mort cérébrale...). Pour ceux qui sont 
hospitalisés, des médecins les perfusent contre leur volonté, forçant 
une prise de vitamines qui évite une mort immédiate. De la sorte, il 
semble que le gouvernement souhaite faire durer afin que le mouvement 
s'essouffle : Tant qu'il n'y a pas de morts, la situation est plus 
facilement justifiable. L'Etat gère. L'Europe qui se contenta de 
"gronder" la Turquie sur sa façon violente de faire passer sa réforme 
pénitentiaire, ne réagit plus au sort des prisonniers. Ce silence est 
un satisfecit décerné à la Turquie qui, officiellement, voulait se 
mettre en conformité avec les normes européennes. Les bonnes âmes 
européennes y ont vu une amélioration des conditions de détention 
(avec la libération d'environ 30000 prisonniers sociaux) alors que, 
dans un pays comptant environ 11000 prisonniers politiques, il y a 
fort à parier que ces nouvelles prisons vont se transformer en une 
multitude de cellules d'isolement. Cette manière de se calquer sur 
les normes européennes nous indique qu'il nous faut lier la lutte 
contre les cellules d'isolement en Europe à celle de Turquie, et 
vice-versa.

Ceux qui, en Europe, ont subi ou subissent l'isolement savent que 
cette forme de torture n'a d'autre but que de briser toutes formes de 
résistance. Depuis des décennies, l'isolement est devenu une forme 
classique de torture dans les démocraties occidentales qui 
l'utilisent sur tous les prisonniers, politiques ou sociaux, refusant 
de se plier aux "contraintes" de la prison, à son rôle de "régulateur 
socio-politique".

La lutte des prisonniers en Turquie est une lutte contre 
l'anéantissement de toute forme d'opposition dans ce pays, la 
destruction programmée d'individus rebelles.

La lutte contre les cellules d'isolement en Turquie continue...

Prisons en Turquie

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