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"contracorriente" <vallseca@arrakis.es>
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Date
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Thu, 19 Apr 2001 19:21:17 +0200
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Subject
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globe_l: L'Irak doute de la volonté de l'Iran de normaliser leurs relations
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L'Irak
doute de la volonté de l'Iran de normaliser leurs relations
BAGDAD,
19 avril (AFP)
L'Irak
a exprimé jeudi 19 avril 2001, des doutes sérieux sur la volonté de l'Iran de
poursuivre le fragile processus de rapprochement entre les deux pays, au
lendemain d'une attaque iranienne aux missiles ayant fait au moins trois tués.
"La
réalité prouve que l'Iran cherche à provoquer des problèmes avec l'Irak et à
entraver les efforts déployés pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations
entre les deux pays", a déclaré à l'AFP le président de la Commission des
Affaires étrangères au Parlement irakien, Salem Al-Qabissi.
La
presse officielle a qualifié de "lâche agression" les tirs mercredi par l'Iran
de 56 missiles selon Bagdad contre des bases des Moudjahidine du Peuple, le
principal mouvement de l'opposition armée iranienne, basé en Irak, et quatre
villes du sud irakien.
"L'Irak
rappelle au régime iranien le comportement stupide de 1980", écrit le quotidien
Al-Iraq, dans une allusion au déclenchement de la guerre entre les deux pays qui
a duré huit ans et fait des centaines de milliers de victimes.
En
dénonçant l'attaque comme "une violation flagrante de la charte de l'ONU et des
principes du droit international", un porte-parole officiel irakien avait averti
dès mercredi que "l'Irak se réservait le droit de riposter par les moyens
appropriés et au moment opportun".
"Face
à cette agression militaire, je pense que l'Irak ne va pas se contenter de
dénoncer (l'attaque). Nous devons entreprendre d'autres mesures si Téhéran
persiste dans sa politique agressive", a estimé M. Qabissi, sans préciser la
nature de ces mesures.
Le
gouvernement iranien, qui a présenté ses tirs comme "des opérations limitées et
défensives" contre des positions des Moudjahidine, a souligné qu'il "respecte
l'intégrité territoriale de l'Irak et qu'il est favorable au développement de
relations amicales avec son voisin".
Mais
l'Irak, qui réclame une levée des sanctions de l'ONU le frappant depuis son
invasion du Koweit en 1990, soupçonne l'Iran de chercher à se rapprocher, à ses
dépens, des Etats-Unis qui tentent, avec le concours des pays limitrophes de
l'Irak, d'alléger les effets de ces sanctions sur la population et de les
renforcer contre le régime de Bagdad.
Après
l'attaque de mercredi, "l'Iran a clairement laissé entendre qu'il accueille
favorablement les plans américains hostiles que le secrétaire d'Etat adjoint
américain au Proche-Orient (Edward Walker) tente de promouvoir dans la région",
a indiqué M. Qabissi.
M.
Walker poursuit actuellement une tournée au Proche-Orient, axée sur les
sanctions contre l'Irak et la situation entre Israéliens et Palestiniens.
"Nous
ne comprenons pas pour le moment les raisons exactes de l'opération du
gouvernement iranien", a affirmé un diplomate occidental à Bagdad, indiquant à
l'AFP qu'"elle aura des répercussions, du moins dans l'immédiat, sur le
processus de rapprochement entre l'Irak et l'Iran".
La
participation, à l'invitation de l'Iran, d'une délégation parlementaire
irakienne à une conférence islamique sur la question palestinienne prévue le 23
avril à Téhéran pourrait être compromise.
"Nous
devons attendre jusqu'à samedi pour savoir si l'Irak va y participer ou non", a
déclaré à l'AFP un responsable irakien.
Le
processus de normalisation entre Bagdad et Téhéran reste très fragile en raison
principalement de la question des mouvements d'opposition à chacun des régimes
que les deux pays se reprochent mutuellement de soutenir.
Alors
que l'Irak accueille depuis 1986 les Moudjahidine, l'Iran abrite le principal
parti d'opposition islamique chiite irakien, l'Assemblée suprême de la
Révolution islamique d'Irak (ASRII) de l'ayatollah Mohammad-Baqer
Hakim.
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