RENCONTRE EUROPÉENNE ET INTERNATIONALE
SUR LES LUTTES DE L’IMMIGRATION
Le 30 novembre 1996, une manifestation de soutien
aux sans-papiers
est organisée à Paris. La coordination nationale des sans-papiers veut
faire de cette manifestation un moment fort de la lutte. Un appel à la solidarité
internationale a donc été lancé.
A cette occasion, nous proposons à plusieurs
mouvements et organisations de différents pays de venir à Paris pour
participer, le samedi 30 novembre, à cette manifestation et, le dimanche
1er décembre, à une rencontre européenne, voir internationale,
sur les luttes de sans-papiers et l’immigration en général.
Pour la manifestation, il s’agit d’organiser
un cortège international avec l’ensemble des organisations et mouvements
qui répondront favorablement à cette proposition, et d’élaborer
un appel public commun. Nous proposons que ce texte d’appel ait pour axe principal
:
“la liberté de circulation intégrale
des hommes, des femmes et des idées”.
Concernant la rencontre, nous vous proposons le cadre
de discussion qui suit. Toute contributions ou suggestions sont, évidemment,
les bienvenues. Par la suite, il faut que nous réfléchissions à
l’instauration d’un cadre de travail commun pour la préparation
de cette réunion.
INTRODUCTION AU DÉBAT
Les accords de Schengen, de Trévi puis de
Dublin prouvent que la politique européenne sur la question de l’immigration
se dirige vers la constitution d’une “Europe forteresse” refermée
sur elle-même. Par leur histoire des luttes de l’immigration, par leur
contexte politique, il n’en demeure pas moins que les différents Etats
constituant l’Union européenne appliquent des politiques différentes.
La situation des populations immigrées est
plus ou moins précaires selon les Etats. Il n’empêche que les
politiques anti-immigrés commencent à se coordonner au niveau européen,
notamment avec l’organisation de charters européens d’expulsés.
Aujourd’hui, l’Europe tient un double discours : de fermeture vers les
pays d’émigration du Sud (notamment l’Afrique) de tolérance
vers les pays d’émigration de l’Est (par l’instauration d’accords
bilatéraux).
Pour nous, trois questions se posent :
- Comment profiter efficacement des expériences de luttes,
passées ou présentes, menées localement ou nationalement dans
d’autres pays, et comment faire connaître nos propres expériences
?
- Quel discours politique peut-on, tous ensembles, mettre en
avant, et comment le porter au niveau européen ?
- Est-on en mesure de constituer un cadre de travail commun
sur cette question, dans le but, entre autres, de mener des actions communes ?
PROPOSITION POUR LE DÉROULEMENT DE LA RÉUNION
L’objectif de la rencontre du 1er décembre
est de faire un état des lieux de nos situations respectives et d’élaborer
une esquisse de cadre de lutte commun. En conséquence, nous proposons la
structuration suivante pour le déroulement de la réunion :
- Exposé par les délégations présentes
de leur situation nationale : les lois sur l’immigration, les luttes actuelles,
leur interprétation de la notion “d’intégration” ou
de “citoyenneté”, l’impact du discours xénophobe ou
raciste.
- Débat autour de la confrontation des expériences de
lutte et de la situation européenne. Quel discours peut-on tenir, par quel
moyen le mettre en avant ?
- Discussion sur l’organisation d’un cadre de travail commun
qui permettrait de briser les barrières “techniques” : langues,
outils de communication... Et dans la perspective de préparer de nouvelles
initiatives et actions communes.
Les groupes qui ne pourront être physiquement
présents sont invités à envoyer leur contribution au débat
.
PREMIERS INVITÉS
Pour la France, nous comptons associer ou inviter
à cette rencontre les organisations, collectifs, ou personnes suivants :
les groupes du Réseau No Pasaran prenant part à des luttes sur l’immigration,
le Collectif “des papiers pour tous” (auquel nous participons), l’Organisation
communiste libertaire (OCL), le Collectif "Apache", le Mouvement de l’immigration
et des banlieues (MIB), l’Association des travailleurs turcs (ATT), des délégués
de collectifs de sans-papiers locaux et de la coordination nationale des sans-papiers.
Pour l'international, la liste que nous proposons
est encore partielle:
- Les participants de la “Hunger Gathering” de Rome (Italie), 8-17
novembre 1996 (rencontre international contre le congrès de la FAO).
- Italie : les différents centres sociaux occupés, le
Réseau anti-raciste (nous sommes en contact direct avec l’association
“Razismo Stop”).
- Allemagne : diverses structures antifascistes (Berlin, Göttingen,
Dortmund).
- Grande-Bretagne : Class War, Contra Flow, Freedom Press.
- Belgique : Alternative Libertaire.
- Suède : le journal antifasciste “Expo”.
- Suisse : Organisation socialiste libertaire (OSL).
- Etat Espagnol : Ateneo Libertario (Saragosse), El Lokal (Barcelone),
Coordination “Lutte autonome” (Madrid), Confédération “Solidarité
ouvrière”.
- Hollande : Centre Autonome (Amsterdam).
- Des membres du réseau anti-raciste européen “United”...
ECHÉANCES
Nous attendons vos réponses et contributions
pour le 15 novembre, date à laquelle un nouveau courrier sera envoyer, intégrant
les contributions sur le contenu des débats et fixant les modalités
techniques de l’organisation de la manifestation et de la réunion. En
cas de réponses positives, dites-nous si vous venez avec un traducteur ou
si nous devons en trouver un.
Par ailleurs, chaque groupe européen et français
qui décident de participer à la rédaction du texte d’appel
à la manifestation sont invités à nous faire parvenir au plus
vite leurs contributions. Une synthèse en sera faite puis soumise à
l’ensemble des groupes signataires pour, enfin, être diffusée publiquement.
Salutations à toutes et à tous, en
espérant que ce projet vous intéressera.
Groupe Scalp-Reflex Paris
Pour le Réseau No Pasaran
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