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From "contracorriente" <vallseca@arrakis.es>
Date Wed, 2 May 2001 20:27:59 +0200
Subject globe_l: Algérie: Appel du MAOL à l'armé

Contracorriente: vallseca@arrakis.es

COMUNISTES de CATALUNYA diffuse du MAOL: http://www.anp.org 

et de la Commission Socialiste de Solidarité Internationale : holenweg@vtx.ch

Alger le Lundi 30 avril 2001

MOUVEMENT ALGERIEN DES OFFICIERS LIBRES

LEGALITE HONNEUR JUSTICE

Peuple algérien, Officiers, Sous-officiers, soldats ;

L’heure du changement a sonné et les responsables du drame qui secoue le pays depuis bientôt 10ans tournent le dos au lourd bilan de la politique de fuite en avant et de crimes perpétués contre un peuple qui ne demande qu’à vivre en paix et avec dignité. Il est révoltant de constater aujourd’hui combien la vie humaine est devenue insignifiante en Algérie et combien de crimes sont impunis en l’absence d’un l’Etat de droit.
Trop c’est trop, cet état de fait ne peut plus continuer et le peuple ne doit plus faire les frais de magouilles assassines et complots macabres visant à promouvoir des clans au pouvoir.

Peuple algérien, Officiers, Sous-officiers, soldats ;

Il est certes difficile de revenir des années en arrière ; tant de morts et tant de sacrifices pour ne servir à la fin qu’une caste de responsables militaires qui se sont attelés depuis octobre 88 à détruire l’Algérie dans son âme et en dépossédant son peuple de ses richesses, en le réduisant à l’aumône.
Les conséquences de leurs actes, c’est dans la rue qu’il faut les constater ; des familles entières vivent à même la sol dans les rues d’Alger et ailleurs ou des enfants qui meurent de faim dans les villages de l’Algérie profonde. Les responsables de ce chaos ne doivent plus gouverner notre pays dont les évènements font honteusement la une des médias du monde.  

Peuple algérien, Officiers, Sous-officiers, soldats ;  

De jeunes algériens à la fleur de l’âge se font massacrer uniquement parce qu’ils ont osé demander le droit au respect, le droit de vivre mais surtout le droit le plus légitime : espérer. Smain Lamari en charge de la sécurité intérieure n’a eu qu’une seule réponse ; celle transmise par les forces de répressions qui ont bien traduit ses sentiments. L'hypocrisie des uns et des autres ne peut plus occulter le fait que les forces de l'ordre tuent des civils, que ces crimes comme tant d’autres resteront impunis tant que le peuple algérien n’exigera pas justice.
Le discours de Bouteflika ne ramènera rien, car il a reçu des instructions strictes. Dire la chose est son contraire est à la portée de tous les enchanteurs qui ne rêvent que de pouvoir. Se jouer des aspirations du peuple algérien est devenu un crime que ce peuple martyr ne pardonnera jamais.

Officiers, Sous-officiers, soldats ;  

Vous êtes les plus informés sur l’état réel du pays qui n’honore plus le passé de l’Algérie, la situation est plus qu’invivable dans cette atmosphère d’insécurité explosive. Personne n’aurait dit un jour que l’Algérie arriverait à ce niveau de délabrement et de pourrissement avancé dans tous les domaines.

Officiers, Sous-officiers, soldats ;  

Pour toutes ces raisons, Le Mouvement Algérien des Officiers Libres a pris en son âme et conscience avec courage des décisions graves. Des décisions animées uniquement par l’intérêt suprême de l’Algérie et de son peuple et qui reflètent le profond rattachement des officiers intègres de l’ANP à son peuple.  

A cet effet, il est fortement recommandé une fois de plus à tous les officiers responsables des unités militaires à travers les régions de se montrer à la hauteur en ces moments décisifs pour l’Algérie et son peuple et de faire preuve de loyauté non pas envers les hommes mais envers le pays et ses institutions qui ont été souillés par le comportement indigne de ses responsables.
Tous les officiers dignes doivent se soumettre à l’appel du peuple pour un changement vital sans lequel l’Algérie basculera dans un désastre incontrôlable.

Afin d’épargner la perte de vies humaines inutiles, le Mouvement Algérien des Officiers Libres tient clairement à signifier aux officiers de la direction centrale de la sécurité de l’armée qu’aucun dépassement ne sera toléré. Il est impératif voir primordial qu’ils se comportent en militaires responsables et suivent les ordres des officiers de la DCSA affilié au MAOL.
De même, le commandement de la gendarmerie nationale est tenu de suivre minutieusement les instructions des officiers de la gendarmerie membre du commandement central du MAOL.

Il est recommandé de suivre avec une rigueur extrême cet appel et se démarquer clairement des responsables de la tragédie nationale.

Des instructions suivront.

Gloire à nos martyrs et Dieu sauve l’ALGERIE.

LE GENERAL COMMANDANT DU MOUVEMENT ALGERIEN
DES OFFICIERS LIBRES

************************************************************************************

(...)
(AP 27.4, Reuters, AFP, APS 28.4, AFP, Reuters, El Moudjahid, El Watan,
Quotidien d'Oran 29.4, Jeune Indépendant, TG, Reuters, AFP, AP, El Watan
30.4)
Les affrontements entre manifestants, essentiellement (mais non
exclusivement) des jeunes, et forces de l'ordre tirant à balles réelles, se
sont poursuivis pratiquement sans interruption dans toute la Kabylie du 26
au 29 avril (avec cependant une relative accalmie le 29). Ils ont fait au
moins 5 morts le 25 avril, six le 26 avril, neuf le 27 avril et une
trentaine le 28 avril. Au total, le nombre des morts dépasserait la
soixantaine depuis le 18 avril, et celui des blessés dépasserait le
millier. Selon des témoignages concordants, un grand nombre de ces morts
ont été enregistrés lorsque les manifestants tentaient de prendre d'assaut
des gendarmeries, mais de nombreux morts et blessés ont aussi été provoqués
par des tirs à balle réelle de la part des forces de police et de
gendarmerie dans des affrontements de rue. (...)
Le 30 avril, le bilan officiel fait état de 32 morts. De source
médicale, on avance le chiffre minimum de 16 civils tués dans la seule
journée du 28, et de 31 morts en six jours. Les bilans officieux pour
l'ensemble des troubles varient de 60 à 100 morts. La plupart des
témoignages recueillis imputent les morts et les blessés à des tirs tendus
à balles réelles des policiers et gendarmes contre des manifestants. De
nombreuses victimes ont été abattues à bout portant, de nombreuses autres
ont été tuées dans le dos alors qu'elles s'enfuyaient.(...)
 

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